Personne ne dit rien ? Un communiqué de presse des syndicats, des organisations professionnelles ? Les clubs de 13, les ceux qui veillent ? les ceux qui militent ? les ceux qui en ce mois de septembre ne pourront pas programmer décemment leurs films écrits pendant des années, fabriqués à la sueur ? Ceux qui sortent rincés, épuisés d'une trop longue attente d'un argent trop faible pour bien faire car l'argent est trusté par des films trop chers dont personne ne remet en question la qualité, ni les budgets ?
Qui s'enrichit sur un film à 14 millions d'euros ? Vous, producteurs indépendants, seriez vous capables de dépenser 14 millions d'euros sur l'adaptation de la guerre des boutons ? Moi, je ne saurais pas quoi faire avec à part m'en mettre plein les fouilles.
Le chef d'oeuvre de 1961 a été produit avec les cachets théâtraux de Danièle Delorme et Yves Robert et l'aide d'un financier privé ?
28 millions d'euros pour deux films tournés à la va-vite. Et c'est avec fierté qu'ils communiquent sur les délais de fabrication. Monté, mixé, étalonné en 6 semaines ! 14 millions ! Je n'ai pas encore vu ces films, mais je refuse de croire qu'on puisse faire du bon travail dans ces conditions.
Il y a trop de films produits ? et on tape sur les "petits films", petits car pas assez bien financés, n'oublions pas.
Sans petits films pas de création, pas de découverte de nouveaux auteurs et donc, dans l'avenir, pas de Palme, de Lion, de Léopard ni d'Oscar pour le cinéma Français et surtout pas de million d'entrées dans les années futures. Les auteurs indépendants d'aujourd'hui sont les auteurs reconnus de demain.
Et les "petits films" même avec leurs budgets ridicules sont fabriqués avec plus de respect et d'attention.
Le spectateur à besoin qu'on le respecte. Il aime le cinéma. Cinéphile ou gourmand de grosses cylindrées, si on continue comme ça, il dira toujours au mieux : "C'est pas mal mais c'est un film français".
Igor Wojtowicz
Producteur