Porter à l'écran un roman d'anticipation appuyant la majeure partie de son intrigue sur un huit clos est un exercice périlleux. LA GUERRE DES MONDES de Steven Spielberg ou encore SIGNES de Night Shyamalan (qui n'est certes pas une adaptation), les récents piliers du genre, ont tous deux fait l'objet d'intenses controverses. THE MIST n'échappe pas à la règle.
Le film marque d'abord par certaines inepties scénaristiques. Les employés d'un magasin observent ainsi les bras ballants un de leur collègue se faire happer à quelques mètres d'eux par des tentacules géantes (mal modélisées) et trouvent pour toute réponse au déluge de souffrances du malheureux, la répétition comique de petits cris de désarrois. Le film est à l'image de cette scène, peu crédible, comique malgré lui, lent et jamais haletant. Une discussion durant laquelle un groupe ayant été témoin d'un carnage tente de convaincre le reste des habitants de l'existence d'une menace est un morceau d'anthologie.
L'inégalité du casting est surprenante. S'il ne fait aucun doute quant à la participation active de la plupart des comédiens dans ce naufrage, certaines prestations méritent d'être saluées, à l'image de Marcia Gay Harden, convaincante dans son rôle de prédicatrice démoniaque.
Des effets visuels inégaux et une direction artistique évaporée scellent le destin tragique de cette adaptation. THE MIST est une débâcle comme seul le cinéma de SF sait en produire. A défaut de suspens et de frissons, certains se consoleront avec des éclats de rire.