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L'humeur des Atréides
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Retour dans les salles obscures : Le choc des Titans n’a pas eu lieu.

Retour dans les salles obscures : Le choc des Titans n’a pas eu lieu.

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Le printemps est arrivé et avec lui son lot de films à gros budget lâchés en saccade pour moissonner le dernier pic de fréquentation avant l'aride traversée de l'été. Pour ne pas se retrouver sur la même ligne de départ que LE CHOC DES TITANS, Disney a décidé, début février et au plus grand damne de "petites" productions comme TOUT CE QUI BRILLE, d’anticiper de deux semaines la sortie d’ALICE AU PAYS DES MERVEILLES.

Choix crucial et épineux que celui de la date de sortie d’un film. Ne pas rater son cœur de cible, limiter les déperditions sur les segments secondaires, ratisser le plus de sorties composites possibles (famille, amis, amoureux etc.), et surtout, vampiriser au maximum les mannes concurrents.

La vieille fée Disney n'est pas sotte. Face à Sam Worthington et le folklore hyper musclé du CHOC DES TITANS, Johny Deep en jupons et haut de forme risquait de ne pas peser lourd. Pour que la ménagère parvienne à traîner ses enfants et son mari devant Alice, il fallait devancer les dieux de l’Olympe. Sans compter le risque de voir le saupoudrage  « 3D » du film perdre de son attractivité. Imaginez : il y quelques mois encore le  badaud trépignait, ébahi devant les affiches bleues d’AVATAR et seulement 3 mois plus tard le voilà déjà confronté à un dilemme 3D cornélien. Dans l’intérêt des deux superproductions, il fallait avancer la sortie d’Alice.

Les films en eux-mêmes ? Deux signes avant-coureurs qui n’augurent rien de bon. Là ou James Cameron a raflé la mise, Burton et Leterrier s'embourbent. Dans leurs films la 3D n’apporte rien. Elle les dessert même. Chez Burton c’est la fadeur et l’absence totale d’originalité qui déconcertent le plus. Il y a bien ça et là quelques trouvailles mais le prodige du macabrement décalé, du finement déjanté, semble s'être volatilisé. Un peu à l’image du chat de son film. Large sourire carnassier et disparition couarde dans un flash coloré. Les effets 3D tentent de masquer le vide sidéral de l’intrigue. En vain. La post-production s’est cantonnée au minimum syndical. La chute d’Alice vers son monde merveilleux par exemple, se produit dans un nuage d’objet en suspension que la salle se prend à tenter de saisir. D'autres effets gadgets ponctuent le film.

Du CHOC DES TITANS nous n’attendions évidemment pas grand-chose. Intrigue cousue de fils blancs (de cordes même), acteurs sans saveur et scènes d’action lourdes constituent ce blockbuster indigeste.

Hollywood semble avoir trouvé dans la 3D le moyen de gonfler le taux rentabilité de ses productions : plus de monde dans les salles et des billets plus chers. Toutes les prochaines superproductions sont annoncées en 3D et les premiers téléviseurs embarquant la technologie envahissent déjà les rayons des magasins.

Personne ne semble pourtant pointer du doigt le problème de fond. La 3D usent l'attention et brouille la compréhension des scènes vivantes. Aux plans "classiques" elle n'apporte rien. Las, elle pousse les réalisateurs à s’attacher toujours plus à la forme qu’au fond.

Encore un ou deux holp-up de ce genre et le public retournera, peut-on l'espérer à des films de en 2D, moins chers et plus plaisants.