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L'humeur des Atréides
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Lovely Bones, de Peter Jackson

Lovely Bones, de Peter Jackson

De la trilogie du SEIGNEUR DES ANNEAUX à KING KONG, Peter Jackson s’est affirmé comme un réalisateur pachydermique. Avec LOVELY BONES, il revient à l’intime dans un conte surnaturel mêlant thriller, drame et romance ou l’adaptation du best-seller d’Alice Sebord, paru en France sous le titre La Nostalgie de l’Ange.

Un point commun, pourtant, demeure, celui d’un imaginaire littéraire mis en image par le néo-zélandais. Ici, ce n’est plus la Terre du Milieu ou l’île du crâne mais l’entre-deux, lieu de passage entre les vivants et les morts duquel l’héroïne nous raconte, d’une voix off insipide, son assassinat. On pensait avoir connu le comble du mauvais goût, notamment en ce qui concerne le choix des couleurs, avec AVATAR de James Cameron, mais force est de reconnaître que Peter Jackson fait très fort en la matière. Son univers criard s’alourdit d’un symbolisme enfantin et, bien pire que les couleurs qui selon le dogme ne se discutent pas, c’est tout le traitement de l’histoire, tant au niveau du fond que de la forme, qui souffre de lourdeurs effarantes. Peter Jackson filme ses personnages avec la même finesse que la bataille du Gouffre de Helm dans LES DEUX TOURS, au point que l’on se demande si l’aspect pharaonique de ses précédents projets ne nous a pas masqué de terribles lacunes.

Le réalisateur hésite constamment sur la teneur qu’il souhaite donner à son film ne sachant pas comment mélanger les différents genres, du thriller bâclé au drame familial niaiseux. La coexistence des deux mondes ne se fait que par artifices lourdingues, à l’opposé de la subtilité d’un LABYRINTHE DE PAN de Guillermo Del Toro et même, dans une autre mesure, du MAX ET LES MAXIMONSTRES de Spike Jonze.

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Le thème de la mort et l’enfant sert de prétexte à la basse illustration de cet entre-deux pré-paradisiaque où les enfants courent dans des champs de blés gorgés de soleil ; ridicule. L’impression désagréable de regarder un épisode, interminable, de GHOST WHISPERER ne nous quitte jamais. Les enjeux scénaristique sont aussi faiblards. Enfin, Peter Jackson ose l’impensable en réutilisant de manière honteuse la fameuse reprise de la chanson Song to a Siren par This Mortal Coil, immortalisée à jamais sur écran par David Lynch dans LOST HIGHWAY. Assez pour dire sans crainte que LOVELY BONES est un film affligeant.